Les volcans en Islande

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Crédit photo Martin Rietze

La terre d’Islande a été quasiment exclusivement formée par des phénomènes volcaniques. Terre très jeune à l’échelle des temps géologiques, elle n’a commencé à émerger qu’il y a environ 16 à 18 millions d’années, lorsque les plaques américaine et eurasienne ont commencé à diverger, provoquant un cycle d’éruptions majeures. Depuis, de nombreuses éruptions se sont succédées et continuer à se produire, remodelant ainsi régulièrement une terre en constante expansion.

Cela explique d’abord que l’on trouve de nombreux signes d’éruptions passées, et notamment des cratères de volcans désormais éteints, souvent entourés des champs de lave ou de cendres qu’ils ont répandus en entrant en éruption. Ensuite, environ 130 volcans sont toujours actifs à l’heure actuelle et sont organisés principalement selon un axe nord-est / sud-ouest, c’est-à-dire le long de la dorsale atlantique qui traverse l’île. Le système volcanique islandais est néanmoins très complexe et l’on trouve des volcans actifs éloignés de la dorsale – notamment le Vatnajökull et le Snæfellsjökull -, probablement issus de volcanismes de point chaud.

Les volcans sont également intimement liés à l’histoire de la société islandaise. D’un côté, les terres fertiles des pentes volcaniques et les phénomènes géothermiques, exploités dès les premiers temps de la colonisation, sont une bénédiction ayant permis l’établissement d’une société viable sur une île soumise à un climat difficile et présentant relativement peu de terres exploitables. D’un autre côté, les dégâts plus ou moins importants occasionnés par des éruptions imprévisibles bien que régulières ont parfois décimé des région entières et mis la population islandaise au bord de la famine pour plusieurs années. Tel est le cas notamment de deux des plus grandes éruptions de l’histoire moderne de l’Islande : Laki en 1783, qui a décimé plus de la moitié du bétail du pays et provoqué une famine ayant tué près d’un quart de la population islandaise, et Askja en 1875 qui a provoqué une forte vague d’émigration dans la région Est notamment.

Aujourd’hui, les volcans constituent une attraction majeure pour les milliers de touristes visitant l’île chaque année. Lors de chaque nouvelle éruption, plusieurs compagnies de voyage islandaises proposent immédiatement des tours organisés « au plus près du feu du volcan », permettant de vivre ce phénomène spectaculaire en toute (relative) sécurité.

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Crédit photo Martin Rietze

Les éruptions restent en effet fréquentes et les Islandais vous diront qu’ils ne compte plus le nombre d’éruptions qu’ils ont déjà vécues. Certaines sont attendues avec crainte, notamment celles de Hekla qui se réveille en moyenne tous les 10 ans, la dernière fois ayant été en 2000. Si un système d’observation et d’alerte de plus en plus perfectionné permet d’analyser les signes précurseurs pour mieux prévoir les éruptions et limiter les dégâts en déclenchant la fermeture de routes ou l’évacuation de certaines régions à risque, rien ne peut être fait pour empêcher que les volcans islandais n’entrent en éruption.

L’on trouve en Islande la plupart des morphologies de volcans connues :

  • Les stratovolcans, composés de plusieurs couches de lave accumulées lors de plusieurs éruptions successives et formant un cône d’altitude relativement élevée et aux pentes prononcées ;
  • Les calderas, grandes dépressions circulaires délimitées par une falaise prononcée, résultant de l’effondrement très rapide (quelques heures) du toit de la chambre magmatique sur elle-même à la fin d’une éruption importante ;
  • Les tuyas, montagnes quasi-cylindriques présentant des falaises presque verticales surplombées d’un haut plateau, et résultant d’éruptions sous-glaciaires ;
  • Les volcans bouclier, pouvant résulter d’une seule éruption, présentant un cône vaste muni d’un large cratère.

Les principaux volcans à voir en Islande, du nord au sud :

  • Krafla, caldera encore active située au nord-est du lac Mývatn ;
  • Hverfjall, cône volcanique créé par une éruption unique, situé à côté du lac Mývatn ;
  • Askja, emboîtement de calderas encore actives situé à plus de 100km à l’intérieur des terres au nord du Vatnajökull ;
  • Le Snæfellsjökull, stratovolcan sous-glaciaire encore actif situé à l’extrême ouest de la péninsule de Snæfellsnes ;
  • Grábrók et Grábrókarfell, deux volcans boucliers aujourd’hui éteints, situés au bord de la route n°1 à quelques kilomètres au nord de Bifröst ;
  • Herðubreið, tuya formée par un volcan aujourd’hui éteint, situé au nord du Vatnajökull ;
  • Le Vatnajökull, plus grand glacier d’Europe recouvrant un système volcanique complexe. Il comprend notamment les volcans actifs Bárðarbunga, Gjálp, Grímsvötn et Kverkfjöll;
  • Le Snæfell, stratovolcan situé à l’est du Vatnajökull ;
  • Les Lakagígar, série de plus de 130 cratères alignés sur 25 km et formés lors de l’une des plus importantes séries éruptives de l’histoire de la Terre survenue en 1783, situé au sud-ouest du Vatnajökull ;
  • Eldgjá, fissure de 40km de long sur jusqu’à 600m de large et 200m de haut, créée lors d’une éruption majeure survenue en 934. Situé au sud-ouest du Vatnajökull ;
  • Hekla, stratovolcan parmi les plus actifs d’Islande, situé au nord-est de Selfoss ;
  • L’Eyjafjöll, volcan sous-glaciaire devenu célèbre depuis son éruption en 2010 et ses répercussions sur le trafic aérien international. Situé sous le glacier Eyjafjallajökull, au nord-ouest de Vik ;
  • Katla, stratovolcan sous-glaciaire et l’un des plus actifs et destructeurs d’Islande. Situé sous le glacier Mýrdalsjökull au nord-ouest de Vik ;
  • L’Eldfell, situé sur l’île de Heimaey, et le Surtsey, ayant créé de toutes pièces entre 1963 et 1967 l’île du même nom. Les deux îles sont situées dans l’archipel des îles Westmann.